Beijing

Synopsis

Ce film est une vision reconfigurée d’une journée à Beijing. Il est une tentative de révéler une part du réel qui se superpose au monde visible, à l’aube de l’instauration d’une importante réforme, appelée le système de crédit social, qui s’effectue dans le contexte actuel de circulation massive de données personnelles.

Fiche tecnhique

réalisation, direction de la photographie, prise de son et montage ANDRÉANNE MARTIN  direction de production et de post-production JUSTINE DORVAL  conception sonore et mixage CHRISTOPHE VOYER et CLOVIS GOUAILLIER  effets spéciaux JAIDEEP MOHAN, MY TA TRUNG et ANDRÉANNE MARTIN  animations, titres et générique RUI SILVEIRA

Références

Voir dans références.

Projections publiques

Programme spécial GIV PRÉSENTE : « Intimités à l’épreuve du numérique » (2023)
Festival de cinéma de la ville de Québec, programme Terra Incognita (2022)
Festival Vizanthrop, Belgrade (2022)

L'auteur sur son film

« Je choisis trois types de mise en application que je souhaite illustrer avec des animations, la première étant l’attribution de la note en fonction des données qui sont récoltées à travers les actions de la vie quotidienne, la seconde concerne les privilèges et restrictions que peuvent se voir octroyer les citoyens en fonction de leur score et la dernière fait référence à une application socionumérique qui a été développée pour permettre de géolocaliser les mauvais payeurs. »

Andréanne Martin
Lire le récit de pratique

Beijing

Le gouvernement chinois travaille à la mise en place d’un vaste système de contrôle social. Par la récolte massive d’information et le croisement de nombreuses bases de données, un score de confiance est attribué à chaque citoyen. Une mauvaise note peut influencer les déplacements de ce dernier (interdiction de prendre le train ou l’avion), l’empêcher d’obtenir un prêt à la banque, voire restreindre ses contacts sociaux (le score prend en compte celui des connaissances).

On aurait tort d’associer un peu vite ce système de notation au seul régime chinois. De nombreuses compagnies du monde occidental cherchent, par exemple, à estimer la propension des locataires à payer leur loyer, des patients à prendre leurs médicaments ou des conducteurs à respecter les règles de la circulation. Le risque associé à chaque client dépend de la correspondance des données personnelles recueillies avec des profils types. Ces derniers sont générés à partir de statistiques démographiques, de consommation, etc. Si les méthodes de calculs ne sont pas les mêmes et la finalité générale sans nul doute différente, l’effet recherché est semblable. Les mauvais payeurs se verront refuser certains logements, des malades auront droit à un suivi clinique plus assidu, des conducteurs payeront leurs primes d’assurance plus cher.

Bien que la surveillance ne date pas d’hier (surveillance politique, commerciale, sociale), elle se massifie depuis quelques années par la multiplication des points de collecte – les données d’usage issues des téléphones et des nombreux appareils connectés – et par le traitement en temps réel des informations. Son action touche tous les aspects du quotidien jusqu’à tenter de capter les émotions, par la reconnaissance faciale, et les pensées des individus, notamment au cours des interactions avec les assistants personnels et les robots de conversation.

Dans ce film, la cinéaste a voulu illustrer ces enjeux liés à la surveillance dans le contexte de la réforme du système de crédit social. Un peu à la manière du guidage vocal des appareils GPS, les protagonistes sont conduits à adopter de bons comportements par des messages personnalisés, envoyés au moment opportun.