Gone

Synopsis

Gone est une performance créée à l’aide de filtres de réalité augmentée qui explorent le désir d’un robot et le rejet de son propriétaire – la colère et la tristesse de ne pas être « allumé », oublié, redémarré ou d’avoir des parties de son corps stockées dans le nuage. La vidéo explore comment l’accélération radicale de la technologie redéfinit l’intimité.

Fiche tecnhique

performance, réalisation, direction de la photographie et montage ANDREA COOPER  production DIANE POITRAS  direction de production et de post-production ANDREA COOPER  prise de son et musique JUSTIN MERDSOY  mixage ANDREA COOPER  colorisation CHRISTOPHER DARLINGTON  titres et générique RUI SILVEIRA  filtres de réalité augmentée créés dans Instagram LUMIA BY @AMBERARCADIA, BEAUTY 3000 @JOHWSKA et ODYSSEY @JOHWSKA

Références

Voir dans références.

Projections publiques

Programme spécial GIV PRÉSENTE : « Intimités à l’épreuve du numérique » (2023)

L'auteur sur son film

« Social media has created an online cesspool of lust and loneliness. Lives lived and created through screens, cameras, and technology has created a contemporary isolation. No person has to be accountable for their anonymous comments or actions. In a fake believe culture, anyone can be an actor, and anyone can be a ghost. Digital technology, and the proliferation of ‘fake content’ like deepfake videos interrogate the notion of reality, leaving a society questioning truth. »

Andrea Cooper
Lire le récit de pratique

Gone

La projection dans le futur fait partie de notre rapport aux technologies numériques. Elle construit notre compréhension des usages et des enjeux actuels autant qu’elle participe à nourrir des discours dystopiques. Parmi les récits futuristes qui façonnent les imaginaires technologiques, les interventions transhumanistes ont mis de l’avant des questionnements sur les limites biologiques du corps humain, allant jusqu’à prophétiser son obsolescence éventuelle. Les sensations physiques, proclament les partisans de ce mouvement, pourront être répliquées à partir d’une stimulation artificielle du cerveau.

Cela dit, quand on s’attarde aux futurs de la sexualité qui se trament à travers les innovations technologiques de la Silicon Valley, la culture populaire et la science-fiction, force est d’admettre que la dématérialisation imaginée des corps est le privilège des hommes. Dans ces fantasmes, les hommes sont les cerveaux et les femmes, les corps asservis.

Les technologies que nous utilisons quotidiennement n’entrent pas dans la réalité sociale comme des pages blanches ouvertes à tous les possibles. Elles sont imaginées, façonnées et utilisées non seulement sur la base de nos relations sociales actuelles et des rapports de pouvoir qui les construisent, mais aussi à partir de nos expériences des médias et des technologies antérieures.

Ainsi, ce qui apparaît en filigrane dans la sexualité telle qu’elle est envisagée dans les imaginaires techno-futuristes, c’est d’une part, la culture boys club de la Silicon Valley dont la majorité des financeurs, des entrepreneurs et des développeurs sont des hommes. D’autre part, se révèlent aussi les restrictions qui encadrent notre utilisation des plateformes, des applications mobiles et autres objets connectés, à savoir la relation propriétaire qu’imposent ces puissants acteurs.