Synopsis
Dans le laboratoire, le sociologue, la sémiologue, le politologue et l’économiste ripaillent et débattent. Comme universitaires, ils constatent l’effet des réseaux sociaux et des écrans sur la vie sociale et intime. Comme citoyens, ils cherchent des solutions. Mais peuvent-ils eux-mêmes échapper aux algorithmes ?
Fiche tecnhique
avec MAUDE BONENFANT, MARC MÉNARD, ANDRÉ MONDOUX et MAXIME OUELLET réalisation BÁLINT DEMERS direction de la photographie ARIANE AUBIN-CLOUTIER montage ANNE GABRIELLE LEBRUN HARPIN direction de production et de post-production JUSTINE DORVAL musique JAMES CARNES illustrations MARC-ANTOINE GOYETTE prise de son BENJAMIN GAGNÉ recherche JOËLLE GÉLINAS accessoires et décors JUSTINE DORVAL cadreuse (caméra B) et éclairagiste MYRIAM PAYETTE-BOURDAGES montage sonore JORDAN VALIQUETTE-LABONTÉ mixage NATAQ HUAULT, BANDE À PART AUDIO et POSTPRODUCTION COOP étalonnage ARIANE AUBIN-CLOUTIER effets spéciaux BENJAMIN GAGNÉ titres et générique RUI SILVEIRA
Références
Voir dans références.
L'auteur sur son film
« Je me rappelai alors Pierre Perrault et les séquences où ses personnages discutaient entre eux de politique, un procédé que j’avais déjà commencé à expérimenter dans un film précédent. L’avantage de cette méthode est qu’elle permet de faire vivre des concepts et des raisonnements sans les inféoder complètement à la salle de montage. »
Dans le laboratoire
Depuis les années 1980, les slogans politiques et technoscientifiques résignés au réel scandent leur désaveu d’un monde meilleur. There is no alternative disait Margaret Tatcher, le capitalisme néolibéral est le seul mode d’organisation sociale envisageable. La même décennie, les publicités des premiers ordinateurs personnels d’Apple clamaient : « Il était temps qu’un capitaliste fasse une révolution. » Les technologies numériques ne transformeraient le monde qu’à l’intérieur des balises du marché, tel était le mot d’ordre annoncé. Enfonçant le clou du destin, le politologue Francis Fukuyama annonçait quelques années plus tard, la « fin de l’histoire » et le sociologue Daniel Bell, la « fin de l’idéologie ».
Puis, en 2008, Chris Anderson, rédacteur en chef de la revue californienne Wired, pronostiquait l’obsolescence de la méthode scientifique et, avec elle, la « fin de la théorie ». Aux termes d’une analyse du fonctionnement de Google, il suggérait que les big data – la saisie, l’accumulation, le traitement et l’assemblage quasi-instantané de quantités massives de données produites par nos activités en ligne – remplacerait la théorie et les théoricien.ne.s. À en croire les tirades lancées par ceux qui forment désormais une part significative de l’élite mondiale, la société n’aurait plus besoin d’idées pour se penser. Demain serait la continuité d’aujourd’hui.
Si ces discours tendent à restreindre l’horizon des possibles en insinuant que l’ordre social actuel est indépassable, des voix s’élèvent encore pour mettre en lumière ses limites. Des revendications se font entendre, tant au sein des mouvements militants, qu’à l’université. Les moyens de prendre en charge collectivement l’avenir ne sont peut-être pas encore définis, pas plus qu’ils ne font l’unanimité, mais des pistes sont ouvertes, discutées, débattues. Dès lors que la critique existe, la possibilité d’un autre futur prend forme. La contestation renvoie toujours, si ce n’est qu’implicitement, au fait que la réalité pourrait être autrement. Maintenant que c’est possible, « on fait quoi ?»